Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE |
LES BASTIDES |
LES BASTIDES
Une bastide (de l'occitan bastida) est l'une des quelque deux cent cinquante à trois cents villes ou villages neufs fondés dans le sud-ouest de la France entre 1229 et 1373 (Le Traité de Paris parfois considéré comme l'acte fondateur de mouvement de création urbaine) et répondant à un certain nombre de caractéristiques d'ordre économique, politique et morphologique.
La ville basse de Carcassonne est par exemple une bastide.
DEFINITION DES BASTIDES
Le mot bastide dans les textes médiévaux peut avoir différentes significations selon les périodes. C'est seulement à partir de 1229 environ que le terme prend le sens de ville neuve ("bastida sive populatio").
C'est au XIXe siècle que commence l'étude historique des bastides.
F. de Verneilh définit les bastides comme : « ... des villes neuves bâties tout d'un coup, en une seule fois, sous l'empire d'une seule volonté. »
Alcide Curie-Seimbres, reprendra cette définition en la précisant : « Les bastides furent toutes fondées a novo, d'un seul jet, à une date précise, sur un plan préconçu, généralement uniforme, et cela dans la période d'une centaine d'années (1250-1350). »
Enfin, pour Odon de Saint-Blanquat, « une ville est une bastide quand les textes relatifs à sa fondation la qualifient ainsi » (1941).
D'où les grandes caractéristiques des bastides :
une bastide est une ville ;
il existe un acte fondateur ;
et des textes originels.
Il s'agit de très courtes définitions pour une question aussi complexe, mais l'essentiel y est. On pourrait ajouter que la bastide est un lotissement dont la taille est fixée par son concepteur et dépend de la place qu'il doit occuper dans un réseau urbain général. Les bastides sont l'expression d'une volonté médiévale d'aménagement du territoire.
De plus, il apparaît aujourd'hui que les bastides ne sont pas réellement des fondations a novo, comme le dit Curie-Seimbres. En effet, le terrain choisi pour leur implantation ne se situait généralement pas au milieu de nulle part. Il s'agissait souvent :
soit de villages absorbés ;
soit d'un lieu mythique ;
soit d'un grand carrefour où se déroulait déjà un commerce à un certain moment de l'année. En fait, une bastide sans corps.
Aujourd'hui, on s'accorde à dire qu'il s'agit de nouveaux lieux d'établissement pour des groupes de population à but agricole, commercial ou politique.
LES LIEUX D'IMPLANTATION
Le sud-ouest est
inégalement touché par le phénomène des bastides. Deux espaces sont
réellement privilégiés dans le choix des sites :
le
piémont pyrénéen ;
l'axe garonnais élargi vers l'est le long du
Tarn, du
Lot et de la
Dordogne, pour des raisons naturelles :
l'altitude et la qualité des sols. Les bastides étaient en effet des villes à
vocation agricole ou historiques : le
Languedoc était déjà plein de villes
romaines.
Certaines bastides s'établissent toutefois dans
des positions défensives fortes. Par exemple :
Arouville,
Hastingues,
Montfort,
Baigts,
Pimbo,
Miramont-de-Guyenne...
Certaines sont entre les deux, moyennement
ouvertes et protégées, comme hésitantes. Par exemple :
Saint-Justin,
Cazères...
Mais la majorité s'implante dans des
vallées sans accident. Quelques
exemples seraient :
Grenade,
Villefranche-de-Rouergue,
Toulouzette,
Labastide-Chalosse et
Duhort. La période 1250-1350 est en
effet
paisible dans le sud-ouest, entre la
et la guerre de Cent Ans
Préhistoire du mouvement (1144-1229)
C'est
entre
1144 et
1248, année de la mort de
Raymond VII,
comte de Toulouse, que sont construites
les premières bastides. 1144 est l'année de fondation de
Montauban, par le comte
Alphonse Jourdain..
À la période de la
Croisade des Albigeois, le pouvoir
français montre tout son intérêt pour l'espace
aquitain.
Il s'agit d'une époque de transition avec
l'époque
romane. On procède par tâtonnements dans la recherche d'un
nouveau
style.
De 1144 à
1208, le comté de Toulouse connaît son
âge d'or. Montauban est fondée par le comte de Toulouse aux portes de l'abbaye
Saint-Théodard, à une cinquantaine de kilomètres au nord de
Toulouse. Mais la guerre des Albigeois éclate et l'élan des fondations
est brisé.
Il reprend cependant dans les années
1220 avec l'installation du royaume de France dans le Languedoc (1224)
et le
traité de Meaux-Paris (1229)
qui coupe l'Albigeois en deux le long du Tarn. L'Est est réuni au
domaine royal et l'Ouest reste au
comté de Toulouse.
Alphonse de Poitiers épouse la fille
aînée de Raymond VII qui n'a pas de fils. Le comté de Toulouse est donc
voué à disparaître.
La paix est revenue et la région se
stabilise. Les pôles principaux de la région au début du
XIIIe siècle
sont
Toulouse,
Albi et Montauban, qui est déjà une
grande ville à cette époque. Les bastides sont un effort de
reconstruction après tant de guerres.
Elles sont fondées de préférence sur
les routes entre Toulouse et Albi. Cependant, quelques fondations
françaises dans le Languedoc et fuxéennes dans l'Ariège constituent une minorité.
Période Alphonsine (1249-1271)
Alphonse de Poitiers, frère de
Louis IX, devient en
1249 comte de Toulouse. Il multiplie
les créations de bastides : pendant ses vingt ans de règne (1250-1270),
il en fonde cinquante quatre.
Il est en conflit
contre le
roi duc à l'ouest (vers le Lot et la
Dordogne) et le
comte de Foix au sud (le long de la
Garonne et de l'Ariège). C'est dans ces espaces frontières que se
concentrent les fondations de bastides. Il s'agit d'une volonté de
colonisation des larges vallées au sud de Toulouse.
À cette époque
commence aussi à se dessiner un axe de communication important entre
Toulouse et
Paris vers
Cordes et
Villefranche-de-Rouergue.
Il s'agit également
de création politique suite à l'arrivée des
Capétiens dans la région : ainsi, la
création de
Villefranche-de-Rouergue répond à la
nécessité d'Alphonse d'installer son pouvoir en
Rouergue, face aux anciennes cités,
telles
Najac, restées fidèles à la dynastie
raymondine.
On remarque donc à
cette époque la fondation de deux types de bastides dans deux régions
différentes :
la plupart
d'entre elles sont destinées à tenir des régions convoitées ou
disputées. Elles se partagent les terres à surveiller et choisissent des
sites défensifs[réf. nécessaire] ;
à proximité du
Quercy (repris par les Français aux
Anglais en
1259), du
Rouergue ou dans l'Albigeois : n'ont pas de rôle militaire ; ont une fonction étape entre Toulouse ; sont alignées sur les axes de communication.
De 1271 à 1290
Alphonse de Poitiers meurt en
1271,
sans enfants. C'est le
sénéchal français de Toulouse,
Eustache de Beaumarchès qui lui succède.
En
1272,
Edouard Ier est sacré roi d'Angleterre.
En 1272, le sud-ouest est partagé de
manière presque égale entre les deux hommes. L'ouest et le nord-ouest
sont aux mains des Anglais, l'est et le sud aux Français. Les
Gascogne centrale et occidentale constituent la région frontalière entre la
France et le roi-duc. Les seigneurs locaux cherchent à rester autonomes
en passant d'un camp à l'autre.
Les terres anglaises, surtout du
nord-ouest, sont couvertes de bastides. Les anciennes ont été fondées
par la France, les nouvelles par l'Angleterre.
Ce sont des terres peu sûres. Les
bastides y sont placées sur des sites défensifs à proximité de
cours d'eau
qui sont des voies de transport en temps de paix.
À la fin de cette troisième période,
le Lot et la Dordogne seront assez uniformément recouverts de bastides,
le long des cours d'eau.
Du côté toulousain, Eustache fonde des bastides suivant une
auréole
autour de la
métropole qui s'interrompt au sud-est.
Dans l'Albigeois et la vallée de la
Garonne, il intensifie l'implantation de bastides pour consolider le
pouvoir français.
Enfin, en Gascogne orientale, il existe de nombreux comtés. En effet, il
s'agit d'une région cloisonnée par le relief qui n'intéressait pas
Alphonse de Poitiers. Les bastides qu'Eustache y fonde sont un moyen
pour lui d'infiltrer la région.
De 1290 à 1350-1375
Cette période est
marquée politiquement par une tension croissante entre l'Angleterre et
la France.
Eustache de Beaumarché meurt et la
guerre de Gascogne éclate. Il s'agit
d'une offensive française. Ceux-ci prennent l'Agenais.
La
paix de Montreuil rend à l'Angleterre beaucoup de ses terres dévastées par la guerre.
La majorité des bastides construites
à cette période le sont au sud-ouest de l'espace aquitain. Elles sont le
fruit d'initiatives anglaises et seigneuriales. Le roi de France y
participe peu.
Il y a aussi intensification des
implantations de bastides dans les régions déjà couvertes, ainsi
qu'apparition de fondations de bastides dans le
Lauragais et entre l'Ariège et l'Agout.
Ces dernières pour le assurer le contrôle des relations entre
Toulouse et le
Languedoc.
SOURCES ENCYCLOPEDIE WIKIPEDIA : http://fr.wikipedia.org/wiki/bastide_(ville)
Un lien sur un site des BASTIDES TRES COMPLET :http://bastidess.free.fr/